2020年5月31日日曜日

proudhon courbet 1863







オルセー美術館を1ミリも知らないあなたへ【パリ旅行Vlog】

NAMs出版プロジェクト: プルードンによるクールベ論
http://nam-students.blogspot.jp/2009/10/blog-post_28.html

プルードンと国際政治
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proudhon courbet 1863
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1865
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ピエール・ジョセフ・プルードン(Pierre Joseph Proudhon フランス語;1809年1月15日1865年1月19日)は、フランスの社会主義者、無政府主義者

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クールベ


NAMs出版プロジェクト: プルードンによるクールベ論
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1863年にプルードンはクールベの展覧会用の原稿を書いた。1865年に改訂され書籍化される。
Du principe de l’art et de sa destination sociale
https://www.amazon.co.jp/principe-lart-destination-sociale-French-ebook/dp/B07CXXZTSZ/ 1865
une brochure d’exposition à propos d’un tableau de Courbet (« Les Curés » - 1863), 
岩波新書『クールベ』(坂崎坦著)に付されたプルードンの短文は坂崎の要約だろうが、1863年の展覧会パンフの構想を再現したものだろう
1865年に一冊に発展的にまとまった

A. A. ROLLAND. 
F. G. BIÏRGMANN.
F. DELHASSE.


DU
PRINCIPE DE L'ART ET
DE SA DESTINATION SOCIALE'
CHAPITRE PREMIER J
Question générale soulevée par les essais de M. Courbet. — Contradiction des écoles : Nécessité d'une solution. 
GUSTAVE COURBET, l'artiste aux violents paradoxes, vient de produire une œuvre dont le scandale aurait effacé tous ceux dont il s'est depuis quinze ans rendu coupable, si le gouvernement n'avait pris soin d'y mettre ordre en excluant purement et simplement de l'exposition (1863) cette peinture téméraire. Par ordre supérieur, le Retour de la conférence n'a figuré au palais de l'Industrie ni parmi les admis, ni parmi les exclus. A cette occasion, les adversaires de l'auteur n'ont pas manqué de s'écrier que cette petite persécution était justement ce qu'il cherchait. — « Courbet, di-


sont-ils, est à sa dernière fictdle. Après avoir agace le public de ses laideurs recherchées, le yoilÜ qui a recours àl'inconvenance des sujets. A force de cynisme, il ne pouvait manquer de s'attirer un coup d'État : seul , moyen qui lui restât de taire encore une fois parler de lui. Maintenant, que les étrangers chez lesquels il va colporter son chef-d'œuvre lui témoignent en Ilorins guinées et dollars leur indiscrète curiosité, c'est tout ce qu'il demande. Qu'ils sachent seulement que ce prétendu maître peintte, fondateur équivoque d'une école sans élèves, qui n'a jamais su formuler son principe, cet insulteur de l'art, est jugé; il n'a plus rien à montrer aux badauds; il est à bout de surprises et de charlatanisme. » Et le public,—qui n'entend rien a ces disputes d'artistes,—d'ouvrir de grands yeux, médiocre amateur de peinture, mais très-affriandé de scandale. 
Qu'on se ligure, sur un grand chemin, au pied d'un chêne bénit, en face d'une sainte image, sous le regard sardonique du paysan moderne, une scène d'ivrognes appartenant tous à la classe, la plus respectable de la société, au sacerdoce : lit. le sacrilège se joignant a la soûlerie, le blasphème tombant sur le sacrilège; les sept péchés capitaux, l'hypocrisie en tète, M'lilant eu costume ecclésiastique; une vapeur libidineuse circulant à travers les et Nigoureux contraste, cette petite orgie de la vie cléricale se passant au sein d'un paysage à la fois charmant et 

grandiose, comme si l'homme, dans sa plus haute dignité, n'existait'que pour souiller de son indélébile corruption l'innocente nature : voilà, en quelques lignes, ce que s'est avisé de représenter Courbet. Encore s'il s'était contenté, pour épancher sa verve, de quelques pieds carrés de toile ! Mais non, il a bâti une immense machine, une vaste composition, comme s'il se fût agi du Christ sur le Calvaire, d'Alexandre le Grand à son entrée en Babylone, ou du Serment du Jeu de paume. 
Aussi, lorsque cette joyeuseté picturale parut devant le jury, il y eut clameur de haro ; l'autorité décida l'exclusion. Mais Courbet récrimine : plus que jamais il accuse ses confrères, en masse, de méconnaître la pensée intime et la haute mission de l'art, de le dépraver, de le prostituer avec leur idéalisme; et il faut avouer que la décadence aujourd'hui signalée par tous les amateurs et critiques n'est pas peu faite pour donner au proscrit au moins une apparence de raison. Qui a tort, du soi-disant réaliste Courbet, ou de ses détracleurs, champions de l'idéal? Qui jugera ce procès, où l'art lui-même, avec tout ce qui le constitue et qui en dépend, est mis en question? 
Je n'entends nullement me faire ici le prôneur ou garant des fantaisies de M. Courbet. Qu'il soit estimé à sa juste valeur, conformément aux principes et aux règles de l'art, c'est tout ce que je souhaite à cet ar-


tiste, et dont je laisse volontiers le soin au public. Mais encore faut-il qu'on le comprenne, surtout que ses antagonistes se comprennent eux-mêmes. Qu'est-ce que cet ART, que tous cultivent avec plus ou moins d'éclat? 
quel en est le principe, quelle en est la fin, quelles en sont les règles ? Chose étrange, il n'y a personne, ni à l'Académie ni ailleurs, qui soit peut-être en état de le dire. I/art est un indéfinissable, quelque chose de mystique, la poésie, la fantaisie, tout ce que vous voudrez, qui échappe à l'analyse, n'existe que pour lui-même, - et ne connaît pas de règles. Recueillez les discours, rassemblez les écrits, faites le dépouillement des critiques : je suis fort trompé si vous obtenez rien de plus. Ce qui n'empêche pas les artistes de se disputer ni plus ni moins que des théologiens et des avocats, qui, eux du moins, reconnaissent des principes et des règles, et de se condamner les uns les autres, comme si ce n'était pas chose convenue qu'ils ne se peuvent entendre. 
Ne demandez pas quelle est l'utilité de l'art el à quoi servent dans la société les artistes. Il est des professeurs qui vous répondraient que le caractère essentiel de l'art, que sa gloire est précisément d'être affranchi de toute condition utilitaire, servile. L'art est libre, disent-ils ; il fait ce qui lui plaît, travaille pour son plaisir, et nul n'a le droit de lui dire : Yoyons ton produit. Quoi donc ! Platon chassait de la république 

les poëtes et les artistes; Rousseau les accusait de la corruption des mœurs et de la décadence des États.
Faut-il croire, d'après ces illustres philosophes, grands écrivains eux-mêmes, grands artistes, que l'art, étant rêverie, caprice et paresse, ne peut engendrer rien de bon ? J'avoue qu'il me répugne d'admettre une pareille conséquence, et, bon gré mal gré, puisque l'art est évidemment une faculté de l'esprit humain, je me demande quelle est la fonction ou le fonctionnement de cette faculté, partant, quelle en est la destination, domestique et sociale. 
Que M. Courbet mette dans ses tableaux des prêtres en goguette, ou que M. Flandrin les représente à la messe; qu'on nous fasse voir des paysans, des soldats, des chevaux, des arbres en peinture, quand il ne tient qu'à nous de les observer en nature ; qu'on nous montre, ce qui est bien plus fort, en toutes sortes de poses. 
les éffigies supposées tantôt de personnages antiques dont on ne sait presque rien, tantôt de héros de roman, de fées, d'anges, de dieux, produit de la fantaisie et de 
la superstition, en quoi tout cela peut-il sérieusement, nous intéresser? Qu'importe à notre économie, à notre gouvernement, à nos mœurs? Qu'est-ce que cela ajoute à notre bien-être, à notre perfectionnement? Convientil à de graves esprits de s'occuper de ces coûteuses bagatelles? Avons-nous du temps et de l'argent de reste?. Voilà, certes, ce que nous autres gens de pra-


tique et de bon sens, qui ne sommes point initiés aux mystères de l'art, avons le droit de demander aux artistes , non pour les contredire, mais afin d'être édifiés sur ce qu'ils pensent d'eux-mêmes et sur ce qu'ils attendent de nous. Or c'est justement à quoi, depuis que ces messieurs se querellent ,' genus irritabile, personne ne paraît avoir clairement répondu. 
Tous les deux ans, naguère c'était tous les ans, le gouvernement régale le public d'une grande exposition de peinture, statuaire, dessin, etc. Jamais l'industrie n'eut des exhibitions aussi fréquentes, et elle en jouit depuis beaucoup moins de temps. En fait, c'est une foire d'artistes, mettant leurs produits en vente, et attendant avec anxiété les chalands. Pour ces solennités exceptionnelles, le gouvernement nomme un jury chargé-de vérifier les ouvrages qu'on lui envoie., et de désigner les meilleurs. Sur le rapport de ce jury, le gouvernement décerne des médailles d'or et d'argent, des décorations, des mentions honorables, des récompenses pécuniaires, des pensions ; il y a pour les artistes distingués, selon le talent reconnu et l'âge, des places à Rome, à l'Académie, au sénat. Tous ces frais sont acquittés par nous autres profanes, comme ceux de l'armée et des chemins vicinaux: ce qui établit une analogie de plus entre les industriels et les artistes. 
Cependant personne, ni dans le jury, ni à l'Académie, ni au sénat', ni à Rome, ne serait peut-être en état de 

justifier cet article du budget par une définition intelligible de l'art et de sa fonction, soit dans les familles, soit dans la cité erdans le pouvoir. Pourquoi ne pas laisser les artistes à leurs affaires et ne s'occuper d'eux non plus que des bateleurs et danseurs de corde? Peutêtre serait-ce le meilleur moyen de savoir au juste ce qu'ils sont et ce qu'ils valent. 
Plus on réfléchit sur cette question de l'art et des artistes, plus on rencontre de sujets d'étonne m en t. 
M. INCRES, - maître peintre comme M. Courbet, - est devenu, par la vente de ses ouvrages, riche et célèbre. 
Il est clair que celui-là au moins n'a pas rien travaillé que pour la fantaisie. Tout récemment il a été admis au sénat comme une des grandes notabilités du pays ; au signal donné par le gouvernement, les citoyens de Montauban, compatriotes de M. Ingres, lui ont décerné une couronne d'or. Voilà donc la peinture mise de pair avec la guerre, la religion, la science et l'industrie. 
Mais pourquoi M. Ingres, actuellement sénateur, a-t-il été réputé le premier parmi ses pairs ? Si vous consultez les hommes spéciaux, gens de lettres, artistes et critiques, sur la valeur artistique de M. Ingres, la plupart, sinon tous, vous répondront naïvement que M. Ingres, habile dessinateur, est le chef, très-discuté, d'une école tombée depuis plus de trente ans en dis- crédit, l'école classique; qu'à cette école il en a succédé une autre qui, à son tour, a obtenu la vogue. l'école

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gnostiques, les carpocratiens, les adamites, une foule d'autres, ne faisaient guère que continuer, sous le drapeau du Christ, les mystères de l'amour. Ils sont restés en horreur -dans l'histoire. Les flagellants, les quiétistes ou molinistes sont connus. Tout cela est - bien le résultat de l'idéalisme. L'art moderne ne fait toujours que cela ; il est d'autant plus corrupteur qu'il n'a pas l'excuse de la religion, de la tradition, de l'indifférence publique et qu'il est en opposition formelle avec la pudeur des mœurs et les tendances morales de l'époque. 
Quelle raison de nous donner des Ariane, des Hébé, des Héro, des Sapho, des nymphes? Pourquoi même des Suzanne, des Ève, des Putiphar?
A l'exposition de 1863, que je n'ai parcourue qu'une fois d'un pas très-rapide, il y avait dans la grande salle, à la place d'honneur, une figure de femme nue, couchée et vue de dos, que j'ai supposée être une Vénus Callipyge. Tout en exhibant ses épaules, sa taille souple, sa riche croupe, cette Vénus, par un 
aspirons à. l'un et à l'autre comme au souverain bien. La volupté nous charme, nous enlève de vive force; elle a sa légitimité, son droit; — c'est le démon sans doute, tandis que l'autre amour est l'ange : tous deux 'en lutte, en antagonisme; mais malheur à qui excite le cœur humain au culte de l'un ou de l'autre : il les gàte tous deux. Il faut se taire, n'en parler que par échappées, et se montrer prudent et sohre aussi bien dans l'idéal que dans la passion. 

effort de bonne volonté, tournait la tête du côté du spectateur : yeux bleus et malins comme ceux de l'Amour, figure provoquante, sourire voluptueux ; elle semblait dire, comme les trotteuses du boulevard : Veux-tu venir me voir? 
Cette Callipyge est du réalisme, après tout, — je n'examine pas si elle est bien faite ; — et Cou-rbet ne pourrait la renier si l'art n'avait d'autre principe que de reproduire ce qui lui plaît, sans considération de la fin sociale. Mais comment se fait-il que la police, qui refuse les tableaux de Courbet, ait admis cette immoralité ? 
Toute peinture voluptueuse, dit-on, toute représentation du vice peut avoir, en dernière analyse, son utilité morale. Pourquoi ne pas admettre cette Callipyge au même titre que les Demoiselles de laSeine ?.— Pourquoi? Parce que, dans ce dernier tableau, l'intention morale n'est pas douteuse ; parce qu'à côté du vice idéalisé le peintre a mis le correctif dans cette langueur désespérante qui ronge la malheureuse et qui fait entrevoir ses infortunes. Tandis qu'ici il n'y a aucun préservatif : c'est la Vénus vulgivague dans son triomphe.— Comment rendre une telle peinture morale? Il n'y aurait eu qu'un moyen: c'était de lui mettre un chancre à l'anus. La syphilis et la débauche sont sœurs chez nous ; venez, jeunes gens, et voyez 1 voilà ce qu'il y avait à dire. Mais ici le dégoûtant et l'hor- 

rible eussent fait soulever le cœur et crier anathème.
C'était impossible.
Si le jury faisait son devoir quand on lui envoie de pareilles choses, il les renverrait en morceaux. Qu'estce qu'un jury qui n'a pas même le sentiment de la pudeur, à qui il faut apprendre que l'art n'est rien en dehors de la morale? Est-ce que l'Académie des beauxarts, comme celle des lettres, n'est pas sœur de l'Académie des sciences morales?.—Mais de quoi vais-je m'aviser?. On enseigne à l'Académie des sciences morales la doctrine-de Malthus, que l'Académie des beaux-arts montre en effigie. Malthus, ce sont les courtisanes de Pradier et de Clésinger.

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